« C’est moisi.
– Mais non, Monsieur, c’est du charbon ! ».
Premier commentaire entendu à la brasserie « Le bœuf sur le toit« .
Ca commence fort.
C’est une réduction de 20 % qui nous amène dans cet établissement, près de l’avenue des Champs-Elysées, ancien cabaret des années 20. Le décor est resté intact, kitsch et orange, la lumière du jour ne filtre pas. Trois salles en enfilades.
Est-ce la nourriture qui est moisie ? Ou le client mal embouché ?
Le doute s’installe donc en même temps que nous, à une table dans une promiscuité peu confortable, un voisin sourd parle fort, l’autre râle après les plats à la fraîcheur répréhensible.
Un spectacle incessant défile devant nos yeux : serveurs, serveuses portent comme un trophée leur plateau chargé. Une atmosphère survoltée, rythmée de bruits de vaisselle et de couverts. On en a plein les oreilles.
Homard, foie de veau, écrasée de pommes de terre, expédiés tout aussi rapidement que la commande. Puis tiramisu, tarte à la rhubarbe, cafés.
« – Alors le tiramisu ?
– Le tien est meilleur. » Ouaouh, rien que pour cette réponse, ça valait le déplacement….
Pour le reste c’est d’ici que vient l’expression faire un bœuf.
A cause de celui qui est sur le toit…
C’est tout ce qu’on en retiendra.