Paula Deen, 64 ans, oeil bleu clair pétillant et sourire éclatant, l’a annoncé elle-même sur NBC, avec son accent chantant du sud des Etats-Unis: « Je fais un diabète de type II, diagnostiqué il y a trois ans lors d’un contrôle de routine ».
Avant d’ajouter qu’elle lançait, « parce que ce n’est pas une condamnation à mort », un site de cuisine pour diabétiques « diabetes in a new light.com » (le diabète sous un nouveau jour), largement sponsorisé par le groupe danois spécialisé Novo Nordisk et son médicament Victoza dont elle est désormais l’image.
Depuis, la polémique enfle, en une sorte de concentré d’Amérique qui met aux prises la success story d’une mère de famille sans le sou devenue millionnaire et la sauvegarde de la cuisine traditionnelle face à l’un des principaux enjeux de santé publique aux Etats-Unis que sont le surpoids et les moyens de s’en débarrasser.
Car « The Lady », comme elle est surnommée, est une institution, avec une émission culinaire à la télévision depuis dix ans, une quinzaine de livres de cuisine, un restaurant à Savannah (Géorgie) et des lignes de produits à acheter en boutique ou sur le web.
Et la solide réputation d’abuser du beurre, de la crème, du sucre et de la friture. Pour exemple, son cheesecake en croûte au chocolat, frit et arrosé de crème et de sucre; ses lasagnes frites; ses bouchées de pâtes au fromage, entourées de bacon et frites, son poulet frit du Sud.
26 millions de diabétiques
« C’est l’histoire du pompier pyromane », s’est empressé de tweeter en apprenant la nouvelle un autre chef télévisuel, Anthony Bourdain, restaurateur à New York, qui avait l’an passé traité Paula Deen de « personne la plus dangereuse d’Amérique », à cause de sa cuisine trop riche
« Quand votre plat vedette est un hamburger entre deux beignets et que vous le vendez en souriant, tout en sachant que vous avez du diabète de type II, c’est au mieux du mauvais goût », a-t-il dit au site spécialisé Eater.com.
C’est ce très long laps de temps de silence que peu lui pardonnent, comme Castile sur un forum du Denver Post: « Paula Deen a attendu trois ans avant de révéler son diabète, trois ans à proposer des plats toujours plus gras. Et voilà ! Elle a la pilule magique à gober. Le diabète de type II se soigne surtout en faisant un régime et de l’exercice, mais ça, ça ne rapporte pas d’argent », regrette le bloggueur.
Paula « représente notre enfance, la cuisine du Sud. Que ce soit la cause du diabète, c’est totalement faux. Paula donne aux gens ce qu’ils veulent voir et manger, elle n’est pas responsable de la façon dont les gens mangent », contre-attaque Gary Finger, sur le blog d’USA Today.
En attendant, l’affaire permet de rappeler aux Américains que 26 millions d’entre eux souffrent de ce type de diabète, le plus fréquent, survenant en raison de l’âge, du manque d’exercice et du surpoids, et qu’ils doivent manger équilibré.
Quant à Paula Deen – déjà surprise par la presse en train de dévorer un cheeseburger – elle « n’a plus que trois ans à vivre ! », titrait lundi le National Enquirer, un tabloïde parti chercher un expert qui a calculé l’espérance de vie de la désormais célèbre diabétique. « A moins d’adopter un mode de vie équilibré », conclut le journal.
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