PLAZA ATHÉNÉE (PARIS VIIIe). Les chefs cuisiniers des chefs d’État étaient reçus à l’Élysée, mardi 24 juillet 2012. (REUTERS/CHARLES PLATIAU.)
C’est une amicale très sélecte qui en sait long sur les petites habitudes des grands de ce monde. Et pour cause : elle réunit les cuisiniers officiels des principaux chefs d’État de la planète. Rassemblé à Paris depuis hier, le Club des chefs des chefs sera reçu cet après-midi à l’Élysée par François Hollande. L’occasion pour ses membres de faire le point sur les préférences culinaires de l’hôte de l’Élysée et de leurs employeurs du moment. Comme à chaque alternance, Bernard Vaussion, chef à l’Élysée depuis 2005, a revisité sa carte depuis l’élection de François Hollande. La compagne du chef de l’État lui a donné les indications dès son arrivée. Le président français a beau avoir soigné sa ligne pendant la campagne, « il n’y a pas de restriction particulière. S’il regrossit, ce sera de ma faute », s’amuse le chef Vaussion. Le fromage, délaissé par Nicolas Sarkozy, a d’ailleurs fait son grand retour à l’Élysée. Seul impair à ne pas commettre : « François Hollande déteste les artichauts…»
Les Américains suspicieux, les Chinois pointilleux
L’enjeu paraît anodin et pourtant l’affaire est sérieuse, car « c’est souvent autour de la table que les grandes décisions se prennent », rappelle Gilles Bragard, secrétaire général du Club. Alors, dès qu’un chef d’État reçoit son homologue, les cuistots s’appellent. Pour Angela Merkel, « beaucoup de légumes et de toutes sortes », indique son chef, Ulrich Kerz. Même combat chez les Obama : la femme du président des États-Unis, qui milite contre l’obésité, « a fait installer un potager à la Maison-Blanche », raconte la chef Cristeta Comerford. Avec les Chinois, la gastronomie française en prend un coup : « Les Français, surtout Chirac, aiment beaucoup la cuisine chinoise… mais ce n’est pas toujours réciproque! Quand les responsables chinois viennent en France, il vaut mieux leur prévoir quelques plats de chez eux », préviennent les cuisiniers chargés des réceptions officielles à Pékin. La confiance ne règne pas toujours à table : Anton Mosimann, cuisinier de la famille royale d’Angleterre, raconte ainsi avoir vu débarquer deux agents du FBI pour goûter tous les plats lors d’une venue du président Bush.
Mais pas question pour autant de tout révéler au public, car les cuisines sont aussi une affaire de confidences. « C’est comme quand tu travailles dans une banque, tu ne dévoiles pas tout ce qu’il y a sur les comptes de tes clients », illustre avec humour le chef allemand. «C’est vrai qu’il y a un devoir de réserve», concède Bernard Vaussion. Au sein du club, les petites fiches de renseignements sur les préférences gustatives de chacun des grands de ce monde circulent donc très secrètement. Les chefs les suivent très attentivement, mais se laissent aussi parfois aller à quelques originalités. Comme Christian Garcia, chef du prince Albert II de Monaco, qui relate comment il avait inventé un dessert nommé Star of Africa pour la venue de Nelson Mandela : «Il s’agissait d’un gâteau en forme de diamant avec une coque en chocolat blanc et de la fraise à l’intérieur, j’étais très ému. »
Héloïse Leussier, Le Parisien.
C’est une amicale très sélecte qui en sait long sur les petites habitudes des grands de ce monde. Et pour cause : elle réunit les cuisiniers officiels des principaux chefs d’État de la planète. Rassemblé à Paris depuis hier, le Club des chefs des chefs sera reçu cet après-midi à l’Élysée par François Hollande. L’occasion pour ses membres de faire le point sur les préférences culinaires de l’hôte de l’Élysée et de leurs employeurs du moment. Comme à chaque alternance, Bernard Vaussion, chef à l’Élysée depuis 2005, a revisité sa carte depuis l’élection de François Hollande. La compagne du chef de l’État lui a donné les indications dès son arrivée. Le président français a beau avoir soigné sa ligne pendant la campagne, « il n’y a pas de restriction particulière. S’il regrossit, ce sera de ma faute », s’amuse le chef Vaussion. Le fromage, délaissé par Nicolas Sarkozy, a d’ailleurs fait son grand retour à l’Élysée. Seul impair à ne pas commettre : « François Hollande déteste les artichauts…»
Les Américains suspicieux, les Chinois pointilleux
L’enjeu paraît anodin et pourtant l’affaire est sérieuse, car « c’est souvent autour de la table que les grandes décisions se prennent », rappelle Gilles Bragard, secrétaire général du Club. Alors, dès qu’un chef d’État reçoit son homologue, les cuistots s’appellent. Pour Angela Merkel, « beaucoup de légumes et de toutes sortes », indique son chef, Ulrich Kerz. Même combat chez les Obama : la femme du président des États-Unis, qui milite contre l’obésité, « a fait installer un potager à la Maison-Blanche », raconte la chef Cristeta Comerford. Avec les Chinois, la gastronomie française en prend un coup : « Les Français, surtout Chirac, aiment beaucoup la cuisine chinoise… mais ce n’est pas toujours réciproque! Quand les responsables chinois viennent en France, il vaut mieux leur prévoir quelques plats de chez eux », préviennent les cuisiniers chargés des réceptions officielles à Pékin. La confiance ne règne pas toujours à table : Anton Mosimann, cuisinier de la famille royale d’Angleterre, raconte ainsi avoir vu débarquer deux agents du FBI pour goûter tous les plats lors d’une venue du président Bush.
Mais pas question pour autant de tout révéler au public, car les cuisines sont aussi une affaire de confidences. « C’est comme quand tu travailles dans une banque, tu ne dévoiles pas tout ce qu’il y a sur les comptes de tes clients », illustre avec humour le chef allemand. «C’est vrai qu’il y a un devoir de réserve», concède Bernard Vaussion. Au sein du club, les petites fiches de renseignements sur les préférences gustatives de chacun des grands de ce monde circulent donc très secrètement. Les chefs les suivent très attentivement, mais se laissent aussi parfois aller à quelques originalités. Comme Christian Garcia, chef du prince Albert II de Monaco, qui relate comment il avait inventé un dessert nommé Star of Africa pour la venue de Nelson Mandela : «Il s’agissait d’un gâteau en forme de diamant avec une coque en chocolat blanc et de la fraise à l’intérieur, j’étais très ému. »
Héloïse Leussier, Le Parisien.