Rhubarbe, crumble etc…

Tige ferme, épaisse verte parfois rosacée tirant sur le violet.
Voilà donc la rhubarbe !
Ce fruit acide, à déguster dés la fin avril jusqu’aux premières gelées, est particulièrement riche en calcium pour un végétal. Probablement le fruit le moins calorique, il contient peu de sucre et beaucoup d’eau.
Plantée en terre, la rhubarbe offre ses tiges feuillues. Point besoin d’outils pour la cueillir, l’arrachage à la main suffit à rompre la tige à sa base. Elle seule est conservée dépouillée de ses feuilles toxiques.
Ensuite c’est facile, rincer à l’eau froide, couper les extrémités et tronçonner en morceaux de 2 cm d ‘épaisseur. Certaines préconisent un effilage pour ôter les fils, à mon avis et après usage, ça ne me semble pas impératif !

Crumble pommes rhubarbes
4 pommes juteuses
6 tiges de rhubarbes
120 g de farine
100 g de beurre salé laissé au froid jusqu’au dernier moment
100 g de sucre roux

Préparez les rhubarbes et les pommes. Découpez les en cubes pas trop petits. Disposez-les dans un plat à gratin préalablement beurré et saupoudrez de sucre. Remuez. Mettez la farine et le sucre dans un saladier. Mélangez. Ajoutez le beurre frais coupé en morceaux et incorporez au mélange farine-sucre en malaxant du bout des doigts. Il faut obtenir une espèce de poudre sèche quitte à rajouter de la farine.
Saupoudrez sur les fruits et enfournez 30 à 40 min, th 8.
Consommez tiède ou froid. C’est fameux !

Sinon, Nigella Lawson suggère une recette, absolument divine à regarder et tout autant à déguster, une compotée de rhubarbe cuite 2h au four associée à une crème chantilly, le tout arrosée de coulis de rhubarbe : une tuerie !

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Le boeuf sur le toit

« C’est moisi.
– Mais non, Monsieur, c’est du charbon ! ».
Premier commentaire entendu à la brasserie « Le bœuf sur le toit« .
Ca commence fort.
C’est une réduction de 20 % qui nous amène dans cet établissement, près de l’avenue des Champs-Elysées, ancien cabaret des années 20. Le décor est resté intact, kitsch et orange, la lumière du jour ne filtre pas. Trois salles en enfilades.
Est-ce la nourriture qui est moisie ? Ou le client mal embouché ?
Le doute s’installe donc en même temps que nous, à une table dans une promiscuité peu confortable, un voisin sourd parle fort, l’autre râle après les plats à la fraîcheur répréhensible.
Un spectacle incessant défile devant nos yeux : serveurs, serveuses portent comme un trophée leur plateau chargé. Une atmosphère survoltée, rythmée de bruits de vaisselle et de couverts. On en a plein les oreilles.
Homard, foie de veau, écrasée de pommes de terre, expédiés tout aussi rapidement que la commande. Puis tiramisu, tarte à la rhubarbe, cafés.
« – Alors le tiramisu ?
– Le tien est meilleur. » Ouaouh, rien que pour cette réponse, ça valait le déplacement….

Pour le reste c’est d’ici que vient l’expression faire un bœuf.
A cause de celui qui est sur le toit…
C’est tout ce qu’on en retiendra.

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L’Institut Paul Bocuse

Comment vit-on… à l’Institut Paul Bocuse ?  

Installée près de Lyon, l’école consacrée au management de l’hôtellerie et à l’art culinaire ne néglige aucun aspect du métier.

« Vous avez vu qu’avec les escargots, il faut mettre les cuillères à poisson. » Dans la salle du restaurant Saisons, cinq étudiants de première année de management international de l’hôtellerie et de la restauration dressent les tables. En uniforme noir et chemise blanche, ils ont été briefés, depuis le matin, sur les plats, les fromages, les vins à servir… La fricassée d’escargot et sot-l’y-laisse du menu ne se mangera donc pas avec des pinces. Ce 18 avril est jour d’examen, et une légère fébrilité se fait sentir avant l’arrivée des clients. En plus de Bernard Ricolleau, le responsable du restaurant, qui leur a appris ce métier, un maître d’hôtel extérieur va venir les observer et les noter. Aucun de ces jeunes gens, titulaires d’un bac général pour la plupart, ne devrait servir en salle au sortir de ces trois années de cours, mais tous connaîtront le moindre rouage de leur futur univers de travail.

Au château d’Ecully, à quelques kilomètres de Lyon, où s’est installé l’Institut Paul-Bocuse, 400 étudiants en management ou en art culinaire passent ainsi du restaurant aux cuisines -en plus des cours de comptabilité, de droit, de design, de marketing…- pour décrocher une licence ou un master qui leur permettra d’entrer dans les plus grands hôtels et restaurants ou, pour 30% d’entre eux, de créer leur propre entreprise. Le lieu, qui combine passé -avec son château gothique construit en 1882 par un soyeux lyonnais- et modernité -avec ses 4.600 mètres carrés de bâtiments pédagogiques cachés à l’arrière-, n’est pas qu’un des établissements parmi les plus prestigieux de France. C’est aussi une école de dégustation -de vins, de cafés, de thés-, un incubateur d’entreprises, lancé en janvier, ainsi qu’un centre de recherche unique sur l’alimentation. Un endroit où étudiants et gastronomes du monde entier se croisent pour tirer le meilleur de l’assiette.

Derrière le château, la passerelle qui surplombe le jardin aromatique rejoint l’édifice construit par l’Etat dans les années 1990. Au premier étage, les étudiants en art culinaire sont les princes des huit grands laboratoires de cuisine, dont deux de pâtisserie. Ce lundi, les étudiants de deuxième année passent leur examen. Comme dans l’émission « Top Chef », ils présentent un à un leurs préparations à Patrick Gérard, un des chefs enseignants, et à un gastronome externe, Christophe Batard, kinésithérapeute de la région, qui notent tous deux les plats.   

Les entreprises au cœur

 L’omelette du curé aux queues d’écrevisse ne les convainc pas, mais le candidat se rattrapera sur le dessert. A deux pas, beaucoup moins stressés mais tout aussi attentifs, un groupe de Coréens prépare un menu à la française, qu’ils dégusteront au F’n’B -pour Food and Beverage, l’école étant bilingue. Ce restaurant est géré par une classe différente chaque semaine, de la composition des menus au service en salle. En face, des amies s’essaient à la pâtisserie. Depuis 2000, l’institut a en effet ouvert une école de cuisine et reçoit plus de 90 groupes de 7 à 30 personnes par an. Aujourd’hui, même des professionnels viennent y faire des stages sur mesure.
« Mes étudiants me surprennent par leur capacité à créer des liens avec les entreprises », se réjouit Hervé Fleury, directeur général, en montrant un élève qui, pour une étude marketing, a invité une demi-douzaine de personnes à venir au château. Ancien directeur marketing d’Accor, il a été appelé il y a douze ans par Gérard Pélisson, cofondateur du groupe hôtelier et président du conseil d’administration de l’institut, pour reprendre le flambeau, avec Paul Bocuse, d’une école créée en 1990 à l’initiative de Jack Lang, et qui rencontrait quelques soucis financiers. Depuis, avec un conseil d’administration composé de personnalités de Danone, Bonduelle, Malongo, Villeroy & Boch… elle est devenue rentable. Ces entreprises donnent parfois un coup de main pour l’équipement, comme Seb, qui fournit des articles culinaires, ou Electrolux, qui a aidé à aménager la cuisine du centre de recherche. Celle-ci permet de concocter des repas aussi bien gastronomiques qu’hospitaliers. Car, ici, l’alimentation s’étudie sous toutes ses formes.

Dans les anciennes écuries, rénovées en 2008, le centre de recherche accueille une douzaine de chercheurs et de doctorants. Ils étudient aussi bien l’influence de la lumière sur la dégustation que le comportement alimentaire de l’enfant, ou encore la façon de suivre les recettes. Grâce à un restaurant, l’Expérimental, modulable et équipé de caméras, ils peuvent discrètement observer leurs cobayes volontaires. Dans une petite salle du premier étage, Xavier Allirot, ingénieur en agroalimentaire, scrute ainsi deux écrans. Il enregistre le déjeuner de cinq hommes. Ceux qui ont grignoté depuis le matin mangent-ils comme ceux qui ont pris un simple petit déjeuner? Réponse dans un an. A l’Institut Bocuse, on prend le temps de mettre les petits plats dans les grands. 

par Soizic Briand, journaliste à Challenges.

Insitut Paul Bocuse

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