Régal de la presse

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Alain Ducasse, sa chocolaterie à Paris

© Pierre Monetta. La boutique de la Manufacture Alain Ducasse

 « On peut s’autoriser ici des choses, des choix créatifs que l’on ne pourrait faire dans un contexte industriel« , s’enthousiasme Alain Ducasse. « On », c’est lui et Nicolas Berger, avec qui il a commencé à imaginer cette fabrique de chocolat il y a six ans. Recruté comme chef pâtissier pour l’ouverture d’un restaurant à New York en 2000, Nicolas Berger intègre pendant deux ans le Plaza Athénée (Paris VIIIe), avant d’être nommé chef pâtissier exécutif pour l’ensemble des établissements. Au 40 de la rue de la Roquette (Paris XIe), l’atelier-boutique de 320 m2, installé dans un ancien garage Renault, laisse entrevoir les vieilles machines venues des quatre coins de l’Europe et réglées au millimètre près pour torréfier, concasser, concher… Pour ces deux fous de chocolat, il était indispensable de maîtriser le goût, la qualité des produits et la chaîne de production de la fève au bonbon, « Nous faisons peu, mais nous faisons le nôtre« , ajoute Nicolas Berger.
Du chocolat destiné à ses restaurants
Depuis le mois de décembre, et avant l’ouverture au public qui a eu lieu le 20 février dernier, la Manufacture livre du chocolat de couverture aux restaurants du groupe à Paris, Londres et Monaco. Nicolas Berger a élaboré pour eux un mélange des provenances Équateur, Sao Tomé et Madagascar, « Cela aurait été trop compliqué de répondre aux envies de chaque établissement« , ajoute l’artisan. Des bonbons de chocolat sont également livrés dans les établissements parisiens. Pour les 43 tablettes (douze origines différentes, tablettes fourrées, mendiant) et les bonbons de chocolat (ganaches pure origine, ganaches parfumées et pralinés), rien n’échappe à l’atelier et tout y est fabriqué : nappages, pâte d’amande, pralinés à l’ancienne (cacahuète, pistache, noisette, amande)…
Caroline Mignot
Le Chocolat Alain Ducasse,
Manufacture à Paris
40 rue de la Roquette
75011 Paris
Tél. : 01 48 05 82 86


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C’est la fête !

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Gastronomie diplomatique

PLAZA ATHÉNÉE (PARIS VIIIe), LUNDI. Les chefs cuisiniers des chefs d’Etat seront reçus aujourd’hui à l’Elysée.
PLAZA ATHÉNÉE (PARIS VIIIe). Les chefs cuisiniers des chefs d’État étaient reçus à l’Élysée, mardi 24 juillet 2012. (REUTERS/CHARLES PLATIAU.)
C’est une amicale très sélecte qui en sait long sur les petites habitudes des grands de ce monde. Et pour cause : elle réunit les cuisiniers officiels des principaux chefs d’État de la planète. Rassemblé à Paris depuis hier, le Club des chefs des chefs sera reçu cet après-midi à l’Élysée par François Hollande. L’occasion pour ses membres de faire le point sur les préférences culinaires de l’hôte de l’Élysée et de leurs employeurs du moment. Comme à chaque alternance, Bernard Vaussion, chef à l’Élysée depuis 2005, a revisité sa carte depuis l’élection de François Hollande. La compagne du chef de l’État lui a donné les indications dès son arrivée. Le président français a beau avoir soigné sa ligne pendant la campagne, « il n’y a pas de restriction particulière. S’il regrossit, ce sera de ma faute », s’amuse le chef Vaussion. Le fromage, délaissé par Nicolas Sarkozy, a d’ailleurs fait son grand retour à l’Élysée. Seul impair à ne pas commettre : « François Hollande déteste les artichauts…»
Les Américains suspicieux, les Chinois pointilleux
L’enjeu paraît anodin et pourtant l’affaire est sérieuse, car « c’est souvent autour de la table que les grandes décisions se prennent », rappelle Gilles Bragard, secrétaire général du Club. Alors, dès qu’un chef d’État reçoit son homologue, les cuistots s’appellent. Pour Angela Merkel, « beaucoup de légumes et de toutes sortes », indique son chef, Ulrich Kerz. Même combat chez les Obama : la femme du président des États-Unis, qui milite contre l’obésité, « a fait installer un potager à la Maison-Blanche », raconte la chef Cristeta Comerford. Avec les Chinois, la gastronomie française en prend un coup : « Les Français, surtout Chirac, aiment beaucoup la cuisine chinoise… mais ce n’est pas toujours réciproque! Quand les responsables chinois viennent en France, il vaut mieux leur prévoir quelques plats de chez eux », préviennent les cuisiniers chargés des réceptions officielles à Pékin. La confiance ne règne pas toujours à table : Anton Mosimann, cuisinier de la famille royale d’Angleterre, raconte ainsi avoir vu débarquer deux agents du FBI pour goûter tous les plats lors d’une venue du président Bush.
Mais pas question pour autant de tout révéler au public, car les cuisines sont aussi une affaire de confidences. « C’est comme quand tu travailles dans une banque, tu ne dévoiles pas tout ce qu’il y a sur les comptes de tes clients », illustre avec humour le chef allemand. «C’est vrai qu’il y a un devoir de réserve», concède Bernard Vaussion. Au sein du club, les petites fiches de renseignements sur les préférences gustatives de chacun des grands de ce monde circulent donc très secrètement. Les chefs les suivent très attentivement, mais se laissent aussi parfois aller à quelques originalités. Comme Christian Garcia, chef du prince Albert II de Monaco, qui relate comment il avait inventé un dessert nommé Star of Africa pour la venue de Nelson Mandela : «Il s’agissait d’un gâteau en forme de diamant avec une coque en chocolat blanc et de la fraise à l’intérieur, j’étais très ému. »
Héloïse Leussier, Le Parisien.

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