Sur le feu

Animations, manifestations, exposition autour de la cuisine.

Raymond Berthillon, une histoire de la glace et du sorbet

En 1954, Raymond Berthillon, 30 ans, décide de remettre en service « la turbine à glace, qu’il avait acquise quelques années plus tôt », raconte-t-on sur le site de la maison. L’artisan se lance alors dans l’élaboration de glaces de qualité avec lait entier, œufs et crème fraîche qu’il va chercher lui-même aux halles du pavillon Baltard de la rue Berger. Mais il relance aussi le sorbet : « Un produit d’origine orientale : le sharbet des sultans, sans crème, pur fruit, pur sucre. »

UN BON SORBET DOIT ÊTRE ONCTUEUX ET LISSE COMME UNE CRÈME GLACÉE

C’est d’ailleurs avec l’une de ces recettes ancestrales – certains évoquent déjà la présence de ces délices glacées pendant l’Antiquité – qu’il connaîtra son plus grand succès : le sorbet à la fraise des bois, mis au point dès 1954. Et cela n’a rien d’étonnant pour Emmanuel Ryon, champion du monde de pâtisserie et meilleur ouvrier de France glacier, pour qui la qualité des sorbets est la marque d’un grand glacier. « Le plus difficile, c’est l’équilibre entre les goûts. Un bon sorbet doit être onctueux, lisse comme une crème glacé. Il ne doit pas être froid et doit gonfler en bouche. » Le secret ? Des bons fruits (65 % dans un produit artisanal), des sucres, un stabilisateur, de l’eau et une dégustation à bonne température (entre – 7 °C et – 11 °C).

Une qualité qui explique en partie le succès de l’artisan. Mis en lumière par la critique d’Henri Gault et Christian Millau en 1961 qui titrait sur « cet étonnant glacier », Berthillon continu toujours d’attirer les foules dans les rues de l’île parisienne. Pour Emmanuel Ryon, le sorbet – pourtant venu d’Italie par l’intermédiaire de Marie de Medicis – est d’ailleurs désormais un produit très français. Mais que les gourmands se rassurent, du fondant au chocolat à l’ananas rôtit et basilic frais en passant par la vanille – le parfum préféré de Raymond Berthillon –, la maison propose à l’année 70 produits sur sa carte. Et avec sa vingtaine de revendeurs en Ile-de-France, elle peut même s’offrir le luxe de fermer au mois d’août.

Journal Le Monde du 12 août 2014.

 

 

Leave a Comment

Filed under Sur le feu

La menthe fraîche en bouquet

P1030556Lors de mes courses au marché, j’achète des bouquets frais de coriandre, persil plat, menthe, et autre basilic. 

L’odeur est tellement délicieuse, proche de la vraie vie, comme si on venait de les cueillir dans le jardin.

C’est vrai que déshydratées, ces épices nous laissent parfois frustré de leur arôme prétendu, voire perdu…

Non séchées, leur parfum les rend vivantes.

Mais finalement qu’en faire ? On n’en a toujours trop. Ça me fend le cœur de les jeter fanées après les avoir gardées si délicatement, pour ne pas avoir su qu’en faire.

Nigella Lawson m’a donné l’idée, dans une de ses recettes vues autrefois à la télé. Dans ses salades, le bouquet entier de persil plat prend la place des feuilles de batavia.

Moi je fais pareil dans mes soupes, j’utilise l’intégralité du bouquet de menthe. Enfin, c’est-à-dire, j’en utilise toujours d’abord une partie fraîche dans ma salade verte. Sinon ce serait dommage ! Et c’est avec tout le reste que je fais ma soupe.

J’épluche mes légumes (courgettes, poireaux, céleri vert..), je les mets dans mon eau salée et poivrée (avec des grains). Puis j’ajoute mon bouquet (un peu défraîchi, il faut bien le dire) préalablement rincé sous l’eau et duquel j’ai retiré les feuilles abîmées.

Je fais cuire et je mouline avec mon mixeur blender plongeant.

Oh le résultat est tout simplement divin ! Le potage révèle toutes les senteurs infusées et ranime la soupe et le palais.

La menthe est un profond antiseptique grâce au menthol, puissant bactéricide, qu’elle contient . Bonne à utiliser pour son goût et sa fraîcheur, il en existe plusieurs variétés. Le plus souvent employée comme herbe aromatique dans le thé, le taboulé ou avec les nems et les salades. Facile à faire pousser, elle prolifère facilement et peut se faire envahissante. La faire sécher dans votre chambre ou la cuisine permet d’en éloigner les moustiques. Pour la garder la plus fraîche possible, je la stocke propre dans le papier (je dis bien papier) d’emballage dans le dernier tiroir de mon réfrigérateur. Désormais j’en mets, je l’avoue, un peu partout. Dans ma ratatouille : la faute au cuisinier du Grand Hôtel à Cabourg. Et dans ma confiture de cerises, dont la réalisation est en cours.

P1030853

Leave a Comment

Filed under Sur le feu

Marché de Velleron

« Ah, non ! J’étais là avant »

Les portes viennent à peine de laisser passer la foule de vacanciers, gourmands, ménagères et touristes, que déjà, elle trépigne devant les producteurs de fruits et légumes.

« Pour moi, la barquette de cerises, s’il vous plaît »

Les portes monnaies s’ouvrent sans hésitation. Les prix alléchants comme les fruits ou les légumes ne laissent place à aucune hésitation. Fraises, nécessaire à ratatouille, courgettes, aubergines, tresses d’ail, batavia, feuilles de chêne, patates bio, oignons doux, pot de basilic, cerises, abricots.

«Votre confiture, j’en reprends, elle vraiment excellente.
Hé bien, vous me faites bien du plaisir !»

On sent que la bonne affaire est là. Le parking est bondé. Tout le monde aux environs est au courant et se chuchote le renseignement. Quelque chose d’incroyable se passe ici. Les paysans de la région nous font partager leur production à des tarifs défiants toute concurrence. Les stocks sont limités alors personne ne traîne, ni ne flâne, accélère plutôt. On reste concentré.

Tous silencieux, conscients de l’aubaine invraisemblable, comme des pistonnés, des gagnants de la loterie, alors on se tient, pas de cris, quelques frétillements étouffés, comme la truite saisit l’hameçon. On se marmonne. Histoire de ne pas troubler l’instant. Les paniers se remplissent au même rythme que les porte monnaies se vident. Des vases communicants.

Pas de balance, ni carte bleue, tout est déjà pesé et se paye en sous. Tous les jours en été, certains jours l’hiver, le marché agricole de Velleron se déroule dans un enclos fermé de  30 000 m2. Créé par le maire le 15 mai 1985, sa notoriété se propage à travers les médias. 160 000 visiteurs par an, 160 abonnés à l’année et 180 occasionnels. Il est classé parmi « les 100 marchés d’exception » de France.

Eté : du premier lundi d’avril au dernier samedi de septembre
tous les jours sauf le dimanche et les jours fériés, à partir de 18h.
Hiver : du premier mardi d’octobre au dernier samedi de mars où le marché se tient tous les mardis, vendredis et samedis sauf jours fériés à partir de 16h30.

Marché de Velleron sur l’emplacement de l’ancienne gare.

 

Leave a Comment

Filed under Sur le feu