Un air chaud souffle sur mon ventre et fait voler mes cheveux mouillés qui commencent à sécher et me chatouillent. Le soleil est sur mon pied, je sens sa chaleur. Le palmier ondule, son tronc, ses feuilles. Tranquillement à l’antillaise. Avez-vous déjà remarqué ça ? Lui, il est toujours en vacances, il bouge au rythme du vent, mais au ralenti. Que je l’aime ! Que je l’adore ! C’est un cocotier en fait. Quel désir, il a suscité pour moi, depuis que je suis petite, synonyme de vacances, de mer, de chaleur et surtout d’exotisme, de souvenirs d’enfance aussi. Sait-il quel symbole il est pour nous les autochtones urbains ? Pour moi c’est un Dieu. Si je pouvais je l’embrasserais, c’est très tendance faire des câlins aux arbres ces derniers temps.
Mais là, non, je suis occupée.
À rien faire.
Les oiseaux cuicuitent. Au loin des rires d’enfants dans la piscine. Et là les pigeons roucoulent, oui ça c’est pas exotique ici ou ailleurs ils roucoulent toujours pareil et partout dans le monde de la même façon. Les vagues s’écrasent sans se presser sur la plage. Les fourmis me taquinent. Et lentement je ferme les yeux et me laisse bercer par tout ce qui m’entoure. Je pourrais lire mon bouquin, mais non. Je chille comme disent les anglais, je me légume sur mon transat comme dit Julia Roberts. Est-ce que je vais arriver à digérer toutes ces boules de glace englouties. Passion, ananas, rhum raisin, cacahuètes, café, chocolat, coco. Il y avait de la menthe comme indiquait le petit écriteau « mais, non c’est du citron » m’a précisé le glacier avec un zeste sur la langue. Très drôle ! Elles fondaient à l’air tropical. Quel bonheur gustatif. Je me languis, allongée peinarde à étudier, analyser, décortiquer chaque mouvement de la nature pour m’en souvenir après, quand le boulot aura repris.
Des accras sauce chien, du vivaneau au citron vert, une purée d’ignames, des patates douces, ananas frais du pays, vin rouge dans un seau à glace, bière pression, à volonté bien entendu. C’est l’heure de la digestion.
Un bruit de bateau qui s’éloigne et de temps en temps une fleur violette se détache de l’arbre et se pose sur mon épaule ou ma joue. Une petite voiture électrique passe sur le chemin. Mon maillot de bain est toujours mouillé. Je sens sous mes fesses le paréo gorgé de l’eau des Caraïbes qui s’évapore au fur et à mesure.
Le paradis n’est pas très loin.
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Le palmier ondule à l’antillaise.
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